PREAMBULE :
La gestuelle est une notion clé pour prendre conscience des différences d'ordre interculturel. Le principe de cette exposition est de montrer combien la signification de gestes identiques peut différer d'un pays à l'autre. 
Après avoir exploré les tenants et les aboutissants de la communication non verbale (tout ce qui n’est pas parole), nous verrons que les langues rendent compte d'une relation au corps propre à chaque culture. 
Nous illustrerons ces propos par une série de photos de gestes français courants, qu'il faut "manipuler" avec précaution selon les circonstances. 
nnnn DISSEQUER LA COMMUNICATION

On ne peut pas ne pas communiquer. Deux personnes en vis à vis dans un ascenseur par exemple se communiquent qu’elles ne veulent pas « communiquer », sans jamais se regarder ou échanger quelque parole que ce soit. Il est dès lors manifeste que la communication humaine n’est pas l’apanage du seul langage parlé.
Au cours d’une conversation, tout interlocuteur émet et reçoit un message hétérogène résultant de la combinaison de plusieurs éléments : les paroles qui forment la partie verbale du message et les signes visuels qui constituent par opposition la partie non verbale du message. 
Pendant une conversation, 55 % de la compréhension vient de la gestuelle, 38 % de la façon dont les mots sont prononcés et seulement 7 % du sens des mots. 

Centres sociaux, maisons de quartier, bibliothèques, instituts de langue, écoles... 
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Les gestes peuvent se suffire pour transmettre un message, indépendamment de toute parole : par exemple se frotter la joue avec le revers des doigts sans avoir besoin de préciser que l’on s’ennuie. Ils peuvent aussi affecter la signification des paroles qu’ils accompagnent.

Prenons l’exemple de la locution « tu parles », en réponse à la question « alors, il paraît que ça va mieux ? ». Pour que le destinataire interprète correctement ce qui est signifié, il est indispensable que les paroles soient accompagnées d’informations supprimant toute ambiguïté. La réponse peut prendre plusieurs tournures :
 

Réponse 1 :
« tu parles » + hochements de tête et mimique de tristesse ;
Réponse 2 : 
« tu parles » + hochements de tête rapides et mimique de satisfaction ;
Réponse 3 : 
« tu parles » + geste signifiant « mon œil ».

Même si une intonation spécifique s’ajoute à chaque situation, la gestuelle est à elle seule suffisante pour assurer une interprétation correcte.

Quand on mesure l'impact des signes non verbaux dans les conversations, on peut se demander si les gestes, sur le principe de la langue des signes, ne pourraient pas suffire à une personne étrangère pour communiquer.
Gare aux quiproquos ! Si dans l’inconscient populaire, parler avec les mains permet de dépasser les barrières linguistiques, il arrive pourtant que les gestes comme les paroles entraînent des « malentendus ». En donnant à un geste ou à une attitude la signification qu’il ou qu’elle aurait dans notre propre culture, et pour nous personnellement, on risque fort d'en modifier le sens. Par exemple, le geste communément utilisé par les auto-stoppeurs (pouce tendu vers le haut) est considéré au Nigeria comme parfaitement outrageant.
De multiples facteurs comme le système sociologique, l’environnement, la religion, la perception du temps et de l’espace, qui prennent des réalités diverses selon les cultures, ont une influence sur la mise en scène du corps en société. Tous ces aspects sont interdépendants.

Les photographies suivantes présentent des gestes français usuels. Si vous n'en connaissez pas les significations, amusez-vous à essayer de les retrouver. A contrario, si vous pensez les connaître, assurez-vous de ne pas vous méprendre !

n° 2
n° 3
n° 4

Cliquez sur les photos pour vérifier vos réponses.

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